Ce nouvel opus d’Ernesto Mallo, le second paru en français, est la suite de L’aiguille dans la botte de foin. Le temps a passé mais l’ellipse est de taille puisque la dictature est terminée, Alfonsín se trouve désormais aux commandes de l’Argentine.
Le commissaire Lascano, enquêteur récurrent d’Ernesto Mallo, n’est plus commissaire, il s’est fait tirer dessus et c’est de justesse qu’il s’en est sorti, grâce à celui qui est devenu le nouveau chef de la police de Buenos Aires, Turcheli. Mais voilà que ce dernier se fait assassiner, dans son bureau même, par une autre faction de la police. Lascano se retrouve sans protecteur et point de mire de Giribaldi, ancien militaire. L’ex-flic a besoin d’argent : il veut retrouver Eva, celle qu’il a sauvée et qui était dans la banque avec lui pour récupérer son argent au moment où il s’est fait tirer dessus. Il accepte donc de retrouver Topo Miranda, un truand qui vient juste de sortir de prison et qui a organisé un casse ayant mal tourné. Il est quand même en possession d’un million de dollars que le douteux patron de la banque souhaite retrouver.
Beaucoup de personnages dans ce roman d’Ernesto Mallo, beaucoup d’intérêts antagonistes qu’il me semble difficile à suivre si on n’a pas lu le tome précédent. Ce qui est par contre très clair, c’est que cette Argentine-là n’a pas fini de régler ses comptes avec la dictature. Comme dans les romans policiers de Ramón Díaz Eterovic qui mettent en scène le Chili post Pinochet, on constate que les hommes de la dictature sont toujours là et qu’ils entendent bien continuer à faire régner l’ordre, le leur. Pour ça, on tue encore en pleine rue. Une lueur d’espoir se dessine cependant à travers le personnage de Marcelo, jeune procureur qui enquête sur le passé des militaires et ne se laisse pas corrompre.
Si le point de mire est bien sûr l’Argentine post dictatoriale, Ernesto Mallo n’en oublie pas pour autant ses personnages, qui sont nombreux mais pas pour autant superficiels. On les découvre tous de l’intérieur, de Topo Miranda, ce voyou argentin à l’ancienne mode, qui n’a jamais tué mais n’a jamais réalisé le gros coup qui lui aurait permis de vivre enfin tranquille avec sa femme et son fils, à Marcelo Pereyra le jeune procureur qui veut autant mettre la main sur Miranda que reconquérir sa Vanina. C’est grâce à eux que Mallo nous fait vivre la difficile transition démocratique argentine, donnant ainsi au sujet taille humaine.
Une présentation d’Ernesto Mallo.
Un voyou argentin
Ernesto Mallo traduit de l’espagnol par Olivier Hamilton
Rivages, 2012
ISBN : 978-2-7436-2323-4 – 238 pages – 8 €
Delicuente argentino, parution en Argentine : 2007
coucou ! chic, un livre sur l’Argentine, je ne sais pas pourquoi, l’histoire et la culture de ce pays me fascinent ! je note !
Il y a de quoi, c’est un vaste pays riche et tout à fait fascinant.
Je suis un peu comme Jeneen, j’ai un faible pour l’Amérique latine. Et étant fan de polar et roman noir je ne peux passer à côté de ce roman d’un auteur que je connais de nom et de réputation mais dont je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir l’une de ses œuvres !
Un auteur à découvrir oui, mais mieux vaut commencer par le premier tome.
Je ne connais pas du tout la littérature argentine : je note l’auteur parce que ça m’a l’air fort sympathique (une idée pour quand ma PAL aura un peu baissé!).
Alors reviens de temps en temps par ici, moi je les aime les Argentins 🙂
Bonjour Ys, j’avais bien apprécié L’aiguille dans le botte de foin. Je compte bien lire Un voyou argentin qui se trouve depuis peu dans ma PAL. Du moment qu’un roman se passe en Argentine, je fais toujours une tentative. Bonne après-midi.
Alors cette lecture te plaira certainement.