Le jour des chiens d’Alicia Gimenez Bartlett

Après Rites de mort, voici la deuxième enquête de l’inspectrice Petra Delicado de la police de Barcelone. Elle fait toujours équipe avec Fermín Garzón, inspecteur adjoint. La glace est enfin rompue entre eux, et s’ils ne se tutoient pas encore (hiérarchie oblige), ils prennent des verres ensemble après le boulot. Si elle a définitivement quitté le service de documentation, on ne lui confie pas encore de grandes affaires. Pour cette fois, ce sera un pauvre type tabassé retrouvé dans la rue et qui ne tarde pas à décéder à l’hôpital. Personne ne sait qui il est, même pas ses voisins, il n’y a que son chien qui semble manifester du chagrin. Un chien tellement moche que l’inspectrice l’appelle Espanto et l’adopte.

C’est Espanto qui fournira aux deux enquêteurs leur première piste : Valentina, dresseuse de chiens de défense. De fil en aiguille ils remonteront « la chaîne du chien » : laboratoires procédant à des expériences, vétérinaires, libraires, toiletteurs, éleveurs, voleurs… Il s’avère que le chien peut faire en ville l’objet de trafics juteux.

Ce faisant, Petra tombe sous le charme du beau Juan, vétérinaire de son état et deux fois divorcé, comme elle. Garzón quant à lui joue au jeune homme, entretenant une liaison avec deux femmes à la fois : Valentina la dresseuse et Ángela, libraire. Ce cinquantenaire morose découvre les joies de la séduction et de l’amour, il décide même de quitter sa pension pour louer un appartement. Petra quant à elle en pince pour le beau Juan mais ne veut absolument pas s’engager sentimentalement : elle considère le rituel amoureux comme un mensonge et ne veut du vétérinaire que son lit et son amitié.

Les histoires sentimentales de Garzón et de Petra sont au moins aussi importantes que l’affaire elle-même. Les deux enquêteurs deviennent de plus en plus proches et quand il l’appelle à trois heures du matin, elle ne sait pas si c’est pour lui annoncer son mariage ou l’arrestation d’un suspect. Alors qu’ils sont antithétiques, leur amitié naissante est crédible et leurs imbroglios amoureux souvent drôles malgré la solitude qu’ils soulignent.

Rien n’est mené tambour battant, l’enquête piétine plutôt, mais il est toujours agréable de passer un moment en compagnie de ces deux Barcelonais-là qui se chamaillent et se la jouent pour cette fois, adolescents amoureux.

Alicia Gimenez Bartlett sur Tête de lecture
 
Le jour des chiens

Alicia Gimenez Bartlett traduite de l’espagnol par Marianne Million
Rivages (Rivages/Noir), 2002
ISBN : 978-2-7436-0915-X – 365 pages – 9.65 €

Día de perros, parution en Espagne : 1997

14 commentaires sur “Le jour des chiens d’Alicia Gimenez Bartlett

    1. Oui, il y a huit volumes de sortis (jette un oeil à la fiche en lien en fin de billet, ça aide à s’y repérer). Pas de violence dans les descriptions, non, mais ils sont quand même flics et ne cotoient pas que des enfants de choeur…

    1. Disons qu’ils piétinent, se trompent, et le lecteur avec eux, mais sans jamais s’ennuyer car leurs histoires personnelles comptent aussi beaucoup. Bref, on dirait une vraie enquête, le genre d’investigations qui ne se règlent pas en une semaine.

    1. Elle ne fait pas beaucoup de bruit en France cette série, c’est vrai, mais en Espagne, elle plait et a bénéficié d’une adaptation télé.

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