Depuis juillet dernier, la commune de Plougastel-Daoulas s’est dotée d’une bibliothèque de rue. A l’initiative du collectif d’artistes « Arz’ en place« , elle propose gracieusement aux habitants, aux touristes ou aux simples passants quelques ouvrages, accessibles dans une ancienne cabine téléphonique britannique.
J’ai eu envie d’en savoir plus sur cette boite à livres, nouveau lieu d’échanges qui donne une deuxième vie aux livres.
Comment avez-vous eu l’idée d’installer une boîte à livres ? Qui est à l’origine du projet ?
Nous sommes un collectif d’artistes « Arz’en place » issu de la région de Plougastel-Daoulas (proche de Brest), nous avions plusieurs idées autour du partage et de l’échange : givebox (armoire implantée sur l’espace public, dans laquelle les gens déposent ce dont ils ne se servent plus), boite à livres, artothèque (prêt d’objets d’art) etc…
Nous avons rencontré les représentants locaux (médiathèque, service culture de la mairie) et avons débattu des trois projets. Sur la givebox réticence totale, la boite à livres pourquoi pas et l’artothèque pas de moyens ni humains ni financiers… J’ai donc fait mes enquêtes sur le net et proposé un projet tout ficelé. Le sujet étant en vogue il était facile de trouver des actions semblables dans d’autres villes et d’autres pays.
Vous sentez-vous soutenus dans votre projet (élus, presse, associations…) ?
Dans la mesure où le collectif prenait en charge la réhabilitation de la cabine téléphonique, la gestion et l’organisation de la bibliothèque de rue, tout le monde nous a soutenus. Le projet tenait bien la route puisqu’il mettait en valeur le lieu d’implantation existant. Nous avons eu la chance d’avoir un partenariat actif avec les services techniques de la ville (fabrication et pose des étagères, fournitures en peinture et pinceaux…). Les associations du coin nous donnent des livres et la presse est séduite par nos actions, surtout quand les journalistes déposent eux même des livres.
Y a-t-il un déficit de lieux de lecture dans votre commune, votre région ?
Absolument pas, nous sommes dotés d’une superbe médiathèque. Cette biblio n’est pas conçue comme un substitut aux structures municipales mais comme un complément social pour la communauté.
Quel est le fonctionnement de cette boîte à livres ? Y a-t-il un règlement ou un mode d’emploi ?
C’est d’une simplicité enfantine, prenez, lisez, emportez, déposez des livres quand vous voulez, comme vous voulez. Un mode d’emploi est affiché sur la porte de la cabine. Elle est accessible sans abonnement ni inscription, 7j/7, 24h/24, elle est gratuite et sans intermédiaire.
Vous ne craignez pas le vandalisme ?
Non, ce système de gratuité et d’échange est fondé sur le civisme et le partage, nous demandons aux lecteurs d’en prendre soin et pour l’instant pas de soucis. Nous veillons à ne pas héberger des livres « indésirables », nous passons quotidiennement pour faire du rangement et du ménage si besoin.
Qui dépose et qui emprunte des livres ?
Tout le monde, des jeunes, des anciens, des passionnés de lecture, des enfants (ils adorent), un éventail très large qui représente la population de Plougastel. Des auteurs aussi et ça c’est quand même le must, il faudrait que j’en sollicite d’autres…
Vous êtes situés dans un lieu touristique, votre initiative s’adresse-t-elle aux touristes ou aux locaux ?
Mais à tout le monde… nous avons des livres en breton, en anglais, en allemand …
Quels genres de livres sont déposés ?
De la littérature jeunesse, de la BD, du polar, du roman, des classiques, des dicos, des livres sur la santé et le quotidien, quelques livres de voyages, un peu de tout…
Nous avons fait un appel à don pour récupérer des livres de qualité auprès des habitants par voie de presse, excellente moisson, nous avons également libéré nos propres livres et maintenant un bon roulement est en place.
Et enfin bien sûr : comment avez-vous déniché cette superbe cabine téléphonique ?
Cette cabine a été offerte à la mairie de Plougastel par la ville de Saltash (Cornouaille Anglaise) il y a plus de 25 ans (jumelage) elle était en fonctionnement jusqu’au mois dernier. France Télécom ayant pour objectif de supprimer toutes les cabines publiques d’ici la fin de l’année nous avons précipité le processus pour nous en emparer… Elle est restée au même endroit sauf qu’aujourd’hui elle est toute belle et utile à tous…(plus personne ne l’utilisait dans sa fonction première).
Merci à Cathy Lepage, secrétaire du collectif Arz’en place, d’avoir répondu à mes questions.
Merci pour ce reportage! Tu ne pouvais pas rater cette cabine (so british)
A part ça, je constate que tu as encore travaillé sur ton blog. Je constate aussi qu’en haut et en bas on a accès aux informations supplémentaires habituelles (j’y tiens!) Je me permets de réagir car je sais que tu aimes bien avoir des retours quand tu as mis les mains dans le cambouis;
Merci pour ces retours qui me font plaisir : je bidouille sans cesse pour que la navigation soit facile et le rendu agréable. Et le contenu intéressant aussi, c’est pourquoi Bretagne + british, je ne pouvais pas rater ça ! Et ces boites à livres se multiplient un peu partout, il me semble…
Je trouve l’idée vraiment chouette! Ces boîtes à livres fleurissent de plus en plus mais je n’ai jamais eu l’occasion d’en croiser sur mon chemin, dommage!
Moi non plus. Mais j’imagine que quand ça arrivera, il faudra se montrer raisonnable, ne pas fondre sur tous les livres comme un gosse sur un paquet de bonbons 🙂
Généreuse idée et puis pas que… surtout dans un tel espace ! Ils pourraient mettre aussi dans une cabine de plage. Ça serait plus grand !
Plus grand veut aussi dire mettre plus de livres à disposition. J’imagine qu’ils en ont pas mal pour l’instant car c’est le début mais ça ne durera peut-être pas toujours. Et surtout, je crois que la sauvegarde de la cabine était aussi un des points forts du projet.
Génial !!! J’oserais bien dans mon village , mais 270 habitants qui s’intéressent davantage au maïs …je vais voir . Merci en tout cas pour l’idéee
Si on n’essaie pas, on ne peut pas savoir si les gens vont être intéressés ou pas. Et puis il est certainement possible de trouver des livres sur le maïs 🙂
C’est plus qu’une boîte à livres, d’habitude elles sont nettement plus petites. Près de chez moi, il y a une qui a été carrément brûlée .. espérons qu’ici tout se passera bien.
Oh oui bien sûr, ça fait une grosse boîte. Il y a derrière ce projet celui de la conservation de la cabine que je trouve très sympa.
Moi qui ai l’âme inquiète, je pense aussi à ce qui pourrait arriver de mal ; j’espère que l’incendie de celle qui se trouvait près de chez toi n’était pas criminel, c’est trop bête…
C’est vraiment une super initiative!
Oui, et je crois qu’elle a enthousiasmé tous les gens concernés de près ou de loin, ce qui donne encore plus de vitalité à un projet.
J’aime beaucoup le concept de la boîte à livres et le décors est ici original. Il y en a une sur mon lieu de travail et je dois dire que je dois me faire violence quand je passe devant, histoire de ne pas passer des heures à fouiller et être prise pour la tarée de service ^_^
Oh comme je te comprends : une telle boîte près de chez moi me verrait passer tous les jours !
Très sympa ce recyclage 🙂
Ça donne envie de s’y mettre, n’est-ce pas ? Moi ça y est, j’y pense, va falloir que je fasse les brocantes pour trouver une boîte sympa…
C’est vraiment une superbe idée !!
J’adore l’idée !
Moi aussi. D’où cet article 😉
J’aime beaucoup ces boites à livre. J’en cherche une dans ma campagne ou à Paris près de mon bureau pour pouvoir poser mes livres mais il n’y en a pas encore. J’espère que ça viendra.
Construis-en une !
oui, c’est une idée mais pas sûr que ça marche dans ma campagne profonde où personne ne passe. Mais au bureau, pourquoi pas ;^)
Bonjour Sandrine, voici une belle initiative très sympathique. A Paris, il y a le « troc-livres » mais ce n’est pas encore très connu. Si je passais par Plougastel, je déposerais beaucoup de livres. Bonne après-midi.
Quelle riche idée 🙂 Il y a un bac à olivier, une bibliothèque éphémère de rue. Elle a siégé dans l’hyper centre de ma ville en hiver puis vient de revenir cet été juste à côté de la mairie. Mais le « partage » n’est vraiment pas une notion connue de tous, snif.
Oui, j’imagine que si certains se servent largement, sans fournir, le truc capote. C’est la limite de ce genre de système.
de retour , enfin je retrouve mes blogs chéris avec leurs belles trouvailles, de Modiano à la bibliothèque de Plougastel je viens de passer un bon moment chez toi.
Heureuse de te voir à nouveau par ici 😉
Une très bonne idée que l’on rencotre de plus en plus.
J’ai de plus en plus sérieusement envie d’en installer une dans ma ville !