De la diversité des blogs littéraires…

Quand les blogs littéraires sont apparus, puis se sont multipliés, beaucoup y ont vu d’une part une démocratisation de la critique littéraire et d’autre part une ouverture vers d’autres éditeurs, d’autres littératures. Enfin, on allait entendre parler d’autres livres que ceux chroniqués dans la presse ! Enfin d’autres auteurs que ceux qui passent à la télé !

different

Et c’est en partie vrai. Il y a de nombreux petits éditeurs dénicheurs de talents que j’ai découverts grâce à des blogueurs eux-mêmes curieux. C’est un plaisir de suivre leurs conseils et les petits sentiers aventureux loin des grandes autoroutes de l’industrie du livre.

Pourtant, en cette rentrée littéraire 2016 plus particulièrement, j’ai un net sentiment d’uniformisation. Ça a commencé par un, deux, trois billets de blogs sur Petit pays. Puis Une chanson douce, puis Police. Tous largement relayés dans les médias traditionnels.

Le 20 novembre dernier, j’ai fait un copié-collé à partir du site Babelio et de son opération « Et si on lisait ensemble« . Il s’agit de chroniquer toute la rentrée littéraire : belle idée.

On constate que les livres les plus chroniqués sur Babelio (et donc sur les blogs, même si tous les chroniqueurs de ce site communautaire ne sont pas tous blogueurs) sont ceux qui ont été le plus largement médiatisés en cette rentrée.

Serions-nous donc en train de reproduire à l’échelle des blogs, le moutonisme propre aux médias traditionnels ? Alors qu’on reproche (moi la première !) à François Busnel d’inviter dans son émission des auteurs qui ont déjà pignon sur rue, on reproduit dans ces espaces a priori libres et personnels le même mouvement qui nous pousse vers le connu, le confortable. Il me semble que la diversité de la blogosphère littéraire disparaît peu à peu.

Je vois deux raisons principales à cette uniformisation :

  • Quelques blogueurs curieux d’actualité littéraire lisent dès leur sortie les titres que certains médias ont déjà désigné comme les favoris de la rentrée. Ils partagent leur enthousiasme (et publient même parfois leur chronique avant parution, pour être sûrs d’être les premiers sur le coup…), qui vient gonfler celui des journalistes qui lisent eux aussi ce qu’on leur a recommandé. Articles journalistiques et chroniques de blogs donnent envie aux blogueurs qui les lisent et voilà que la machine s’emballe sur quelques titres phares, les mêmes partout.
  • Certains éditeurs envoient des services de presse à de nombreux blogueurs, en particulier au moment de la rentrée. Ceux-ci les chroniquent pendant qu’ils sont d’actualité d’où une impression d’avalanche de billets autour d’un même titre quand on suit beaucoup de blogs. On se souvient de l’opération En attendant Bojangles organisée pour la rentrée littéraire de janvier 2016 par les éditions Finitude : les médias traditionnels ET les blogueurs ayant largement été arrosés de services de presse, on n’a plus entendu parler que de ce feel good book savamment marketé. Pour ma part, au bout de quinze jours, je ne voulais plus croiser sa route…

Finalement, alors que le nombre de blogs littéraires ne cesse d’augmenter, l’éclectisme est en chute libre. Il reste bien sûr des blogs qui se moquent des prix, des saisons littéraires et de l’actualité. Il me semble cependant qu’ils sont rares (et donc précieux !). Je comprends tout à fait qu’on soit tenté de lire le roman dont tout le monde parle, c’est une bonne chose de se faire son propre avis.  Mais systématiser la démarche m’ennuie.

Pour exprimer l’inverse de ce que je viens d’écrire (parce qu’il ne s’agit pas ici d’une analyse mais d’éléments de réflexion), on trouve peu sur les blogs d’auteurs représentatifs d’une autre tendance : les hyper médiatisés. De Guillaume Musso et Marc Levy d’un côté à Philippe Sollers et Christine Angot de l’autre, ils sont globalement peu présents. Les deux derniers ont depuis longtemps phagocyté les médias traditionnels : quel supplément littéraire ne parlerait pas du dernier Sollers ? A quelle émission de France Culture Christine Angot ne serait-elle pas invitée ? De même, quel programme télé n’aurait pas son encart pour le dernier Musso ? Chacun son bac à sable, son marketing institutionnalisé. Pourtant, ils n’envahissent pas les blogs littéraires. Trop élitistes pour les uns, trop populaires pour les autres ? Je ne sais mais je crois que le blogueur littéraire se situe au large centre d’une nébuleuse qui privilégie le romanesque traditionnel (dans la forme et le style) et les grands éditeurs.

On peut faire confiance à Albin Michel pour dénicher le prochain grand auteur américain qui fera l’unanimité ; à Gallmeister pour proposer le meilleur du nature writing ; à GalliGraSeuil pour formater le prochain prix Goncourt/Fémina ; à Actes Sud pour continuer à passer pour une petite maison d’édition provinciale. Et c’est bien ainsi. Ils font leur boulot, et le font bien. Pour la curiosité et l’audace à l’évidence, il faut souvent aller voir ailleurs.

Les blogs littéraires formaient jadis une gentille forêt où il faisait bon vagabonder (je vous parle là d’une époque qui remonte à huit ou dix ans) ; aujourd’hui, c’est une jungle. Qui nécessite une machette. La mienne élague pour se tracer un chemin vers ces blogs qui traitent d’autres livres (d’autres critères président également à cet élagage : exit les blogs qui chroniquent des livres avant leur publication, ceux qui plagient plus ou moins subtilement d’autres blogueurs ou les sites d’éditeurs, ceux qui n’autorisent pas les commentaires, ceux qui usent de gifs aussi animés qu’horripilants, ceux qui ne chroniquent que des nouveautés bankables. Oui, je suis intolérante).

Voilà qu’il reste quand même à ce jour 132 blogs dans le dossier « Blogs » de mon mon agrégateur de flux RSS. C’est beaucoup je crois, mais pas encore assez pour couvrir toute la rentrée. D’ailleurs, si vous êtes membres de Babelio (ce qui n’est pas mon cas car je ne souhaite pas que mon travail serve à enrichir d’autres que moi. Oui, je suis égoïste), le site signale que le défi rentrée littéraire n’est pas terminé : 30% des titres restent à chroniquer ! Et que vois-je en fin de liste, parmi les titres les moins chroniqués de la rentrée sur Babelio (une chronique chacun) : Le contortionniste de Craig Clevenger (Le Nouvel Attila) et Le testament du bonheur de Robert Colonna d’Istria (Le Rocher) ! Allons bon, je n’ai pas été assez persuasive, lisez ces livres, il se passe j’en suis sûre au moins autant de choses dans la tête de Daniel Fletcher alias Erik Bishop alias Steven Edward alias John Dolan Vincent  que dans celle de la nounou de Leïla Slimani !

Ouvrons nos horizons de lecture, ils sont vastes et même infinis !

156 commentaires sur “De la diversité des blogs littéraires…

  1. Mon amour des mots et la passion que je ressens depuis fort longtemps envers les livres (ici je vous fais grâce de mon âge), m’ont permise de créer mon humble petit blogue. Il est là tout simplement pour jaser de ces lectures que j’ai lues ou envie de lire et non parce que j’y suis obligée. Bien sûr depuis quelques temps je reçois des services de presse mais de peu de maisons d’éditions et surtout des titres que j’ai préalablement choisis. Je ne veux pas m’obliger à lire n’importe quoi ni les titres de l’heure simplement parce que mes voisin(es) les ont lus. Comme lire pour moi c’est vital, je me permets de lire ce que je désire et quand je le veux voilà tout. Mon petit blogue se veut tout simplement à mon image. Rien de plus , rien de moins.

    1. Un blog comme je les aime Suzanne, avec des avis personnels et précieux. Et parfois un vocabulaire bien de chez toi qui enrichit le nôtre 😉

  2. Ton billet fait écho à un constat et une réflexion qui m’occupent de plus en plus fortement. Mon blog n’a jamais suscité beaucoup de visites, et je ne vise pas la célébrité (les échanges avec les quelques fidèles qui aiment sortir des sentiers battus et discuter du contenu me contentent pleinement), mais ce que je trouve dommage, c’est que la publication d’un billet sur un titre déjà plébiscité génère un subit regain d’intérêt et de commentaires, quand celui qui rend compte d’une découverte originale passe inaperçu. Et je constate le même phénomène sur de nombreux blogs que je lis régulièrement, attachés à une littérature plus « discrète », et surtout à évoquer des auteurs ou des maisons d’édition que je n’aurais sans doute jamais eu l’occasion de connaître sans eux (et c’est là pour moi que réside l’intérêt principal des blogs : pour le reste, on peut en effet regarder la grande librairie ou se laisser convaincre par les présentoirs) : les commentaires y sont presque systématiquement absents. On a l’impression que ces lieux ne vivent pas, alors que, comme je viens de l’écrire, ils sont pour moi les représentants d’une manière de bloguer que j’ai aussi parfois, le sentiment de voir disparaître, une manière guidée par l’envie de se laisser surprendre, d’être invité à la réflexion…
    Cela ne m’empêche pas de lire aussi quelques titres des rentrées littéraires, mais mes choix ne se font pas en fonction de la « notoriété » de ces titres. Ils ont en général guidés par les avis de quelques blogueurs en l’avis desquels j’ai une entière confiance (et dont tu fais, entre autres partie, justement parce que tu proposes des idées de lectures diverses et de qualité).
    Bon, je m’en vais continuer à piocher dans mes piles hétéroclites, et à fréquenter les petits bistrots obscurs mais merveilleux de la blogosphère littéraire !!

    1. Peut-être une des raisons pour lesquelles ces blogs sont peu commentés : ils ne commentent pas. J’ai pu parfois laisser ici ou là des commentaires car c’est dans ma pratique d’échanger, de donner mes impressions. Sur les blogs dont tu parles, on y répond parfois pas et très souvent on ne commente pas chez les autres. Ça n’est bien sûr pas un crime et ce n’est pas pour ça que je n’y lis plus les intéressants billets, mais enfin, je ne commente plus car je trouve que cette pratique conviviale nécessite au moins un peu de réciprocité.

      1. C’est vrai aussi. Sauf quelques exceptions, je l’ai en effet constaté, et comme toi, j’arrête alors de poster des commentaires, même si cela ne m’empêche pas de continuer à lire les billets publiés sur ces blogs.

  3. Merci pour ce billet très intéressant qui donne à réfléchir. J’avoue me laisser souvent aveugler par les sirènes de la nouveauté mais pas seulement heureusement !
    Comme beaucoup, plus on parle d’un livre et plus il va attirer mon attention. J’aime suivre les conseils d’autres lecteurs quand ce n’est pas de mon libraire ou des bibliothécaires. Du coup, je suis assez frileuse devant un roman dont je n’ai pas du tout entendu parler. Je suis consciente qu’en faisant ainsi je passe probablement à côté de véritables perles. J’achète peu de livres, donc quand je le fais je pars vers une valeur sûre, un roman dont des blogueurs en qui j’ai confiance ont fait l’éloge. Et j’emprunte beaucoup en bibliothèque qui propose systématiquement ces livres dont tout le monde parle et propose peu de livres plus discrets.
    Il y a tant de livres qui paraissent qu’il est difficile de faire un choix et que l’on va vers la facilité.

    1. Tu résumes bien ce phénomène qui nous entraine vers cette uniformisation. Par contre si tu peux : change de bibliothèque ! J’ai été bibliothécaire et il me semble que comme certains libraires, les bibliothécaires ont à coeur de faire vivre une autre littérature. Bien sûr, ils sont tenus par un budget, mais ils ont souvent accès à des BDP qui leur permettent d’élargir leur offre sans débourser. Après, je vis en province dans un département rural et je dirais que ma bibliothèque est plus « petit-bourgeois » que rock’n’roll. A l’époque où elles existaient, j’ai demandé d’acheter des livres des éditions 13e Note : je n’en ai jamais vu l’ombre d’un…

  4. Je lis ton blog de temps en temps mais je ne crois pas avoir déjà commenté. Là, c’est plus fort que moi parce que tu m’as bien fait rire … On possède la même machette 🙂

    1. Merci de te dévoiler ! J’espère que d’autres billets te donneront envie de t’exprimer ici, car rien ne vaut à mes yeux l’intervention des autres pour me prouver que ce que je fais mérite un peu d’attention. Et à l’occasion, nous irons faire ensemble un petit tour dans la jungle 🙂

  5. J’ai attendu d’avoir suffisamment de temps pour répondre à ton billet passionnant.
    Tout d’abord je viens ici à chaque nouveau billet même si je suis peu prolixe en commentaires ton blog est de ceux qui compte par la qualité de tes analyses et surtout la variété de tes lectures.
    Je ne partage pas tous tes goûts mais je me suis fait souvent accroché par un billet et je m’en suis toujours réjouis
    Je fais partie des affreuses qui ne font que des billets positifs, simplement par paresse et surtout parce que pour partager une lecture j’ai besoin d’en avoir eu du plaisir et surtout mes goûts bien qu’éclectiques sont aussi très tranchés alors ….

    Je partage ton impression d’une blogosphère qui malgré l’offre très large se réduit un peu aux titres bien en vue sur les présentoirs, dans les émissions de télé ou de radio ou ..sur les blogs
    Lorsque Babelio arrose la blogosphère on ne peut pas s’étonner d’avoir ensuite une avalanche de billets, comme toi il m’arrive de renoncer à écrire sur un livre pour ne pas ajouter mon grain de sel au tas déjà bien fourni
    Lorsque un livre se retrouve partout j’ai immédiatement l’envie de faire l’impasse, parfois je le regrette et bien tant pis. J’ai ris en te lisant, certainement le caractère joue dans ce cas et le côté moutonnier me gave un peu je dois dire.
    J’ai beaucoup réduit les blogs que je suis régulièrement, ils ne sont pas tous des blogs où je pioche souvent mais dont j’aime la liberté de choix et de ton. Exemple ton blog, celui d’Aifelle ou de Cecile de Luocine ou de Cleanthe dont je ne partage pas toutes les lectures mais dont le panel de livres m’intéresse.
    Depuis plusieurs mois j’ai du mal à lire et je me suis tournée vers des relectures et des classiques en y prenant un plaisir intense et du coup je me suis bien éloignée de la rentrée littéraire même si (on ne se refait pas) j’ai picoré un peu de ce côté là.
    je te suis quand tu dis que les SP aux blogueurs amplifient le manque de variété et le plus souvent je ne commente pas ces blogs là qui me lassent.
    Merci pour ton billet qui permet de s’interroger sur nos pratiques et sur l’orientation que l’on cherche à donner à un blog

    1. Tu es aussi de celles que je suis depuis très très longtemps alors que nous n’avons globalement pas les mêmes lectures. Tu chroniques parfois des auteurs dont je n’ai jamais entendu parler, certains que je ne lirai jamais, mais le plaisir de lire un ressenti de lecteur avisé et passionné dépasse tout ça.
      Merci d’être sortie de ta discrétion pour donner ici ton avis : ça me fait un grand plaisir de savoir que tu es toujours là.

  6. Vaste sujet… à controverse… et donc très intéressant. Tout comme la discussion qui s’ensuit dans les commentaires. Beaucoup de choses ont déjà été dites. Je m’en vais tout de même de ma petite contribution au débat.

    Pour commencer, au vu de certaines (rares) réactions, je me permets de (re)préciser ici qu’il ne s’agit pas pour moi de dire aux blogueurs/euses ce qu’ils/elles doivent lire et comment ils/elles doivent l’exprimer. Chacun fait ce qu’il veut de son pré carré (et heureusement !) ; si l’endroit ne nous plaît pas, libre à nous d’aller voir ailleurs si l’herbe y est plus à notre goût.

    Je n’en partage pas moins ton constat, Sandrine : l’uniformisation croissante des contenus des blogs de lecture à laquelle concourent plusieurs facteurs :

    On le sait, la chair du lecteur est faible et les tentations nombreuses. De tout temps, depuis les balbutiements des blogs jusqu’à aujourd’hui, l’attrait de la nouveauté est fort ; on lui doit en grande partie la malédiction bien connue des PAL, une envie chassant l’autre, une nouveauté chassant l’autre. Difficile alors de résister aux sirènes des éditeurs, aux opérations type Babelio ou PriceMinister et à l’envoi massif de SP. On se retrouve alors avec une omniprésence de nouveautés chroniquées, souvent concentrées en vagues (pour ne pas dire tsunamis) au moment des sorties. Ces envois ayant un coût, il est clair que seules les maisons bien établies en ont les moyens. Ce qui laisse moins de place pour les éditeurs de taille plus modeste et ajoute au phénomène d’uniformisation. On en arrive d’ailleurs à une situation ubuesque à mes yeux : certains « s’autocensurent » en choisissant de ne pas publier de billet sur un livre déjà chroniqué par ailleurs à la pelle (preuve s’il était nécessaire que le blog carnet de lecture a vécu).
    Pour autant, je n’ai pas une vision manichéenne du monde de l’édition, du pot de terre contre le pot de fer. Pas question pour moi de diaboliser les nouveautés (j’en lis avec plaisir et on peut trouver parmi les nouveautés de l’année un « classique » de demain), ni les « grands » éditeurs (la richesse de leur catalogue parle pour eux). Encore moins de les opposer aux « petits » éditeurs. Certes, ceux-ci sont à privilégier car ils disposent de moins de moyens de promotion. Ils n’en sont pas pour autant synonyme de qualité et/ou de plaisir. Il m’est arrivé (et pas qu’une fois) de me casser les dents sur un livre publié par un « petit » éditeur et/ou un auteur « confidentiel ».
    Il n’est jamais facile de sortir de sa zone de confort. Si on veut éviter les déceptions, on ira plus naturellement vers ce que l’on connaît déjà. Parce qu’on a déjà lu l’auteur et/ou « fréquenté » l’éditeur. Parce qu’on aura entendu parler de l’un et/ou de l’autre sur les blogs, dans les médias… Je ne suis malheureusement pas le dernier. Personnellement, j’ai beau avoir envie d’explorer de nouveaux horizons, force m’est de reconnaître que je le fais assez rarement (et uniquement lorsqu’un blogueur/une blogueuse que j’estime m’aura convaincu).
    J’ai tenté à deux reprises de me forcer à quitter ma zone de confort en participant à des jurys de lecteurs : deux beaux fiascos. Non seulement, je n’ai aimé des sélections que le type de romans que j’aime d’ordinaire (et me suis donc coltiné la plupart des lectures comme une vraie purge !) mais en plus, par deux fois, les romans primés ne faisaient pas partie de mes favoris (ce qui a rajouté à ma frustration).
    Aujourd’hui, le blog comme version numérique et publique de son carnet de lecture n’est qu’un leurre (voir plus haut). Si on veut simplement recenser ses lectures, un journal papier fera tout aussi bien l’affaire. Si on choisit le blog, c’est que l’on recherche l’échange. Et qui dit échange, dit sujet de discussion commun pour motiver les commentaires…. D’ailleurs, les rares fois où je commente, c’est quand il s’agit d’un livre que j’ai déjà lu ou qui me fait envie. Et à cet égard les nouveautés sont une approche « sûre » pour récolter des commentaires (à ce propos, obsédés par les commentaires, on en oublie souvent la « majorité silencieuse » à laquelle j’appartiens désormais, celle qui suit fidèlement un blog sans jamais intervenir. Ce qui n’est pas réellement le cas, ce soir, j’en conviens !!!).
    Plusieurs le regrettent dans les commentaires laissés ici : les livres plus confidentiels ne génèrent pas ou peu de commentaires, ce qui est pour le moins décourageant. Combien de fois ai-je pu râler qu’un billet vite troussé sur un sujet trivial engrange plus de commentaires qu’un autre sur un bouquin qui me tenait à cœur sur lequel j’avais passé plusieurs heures !!! (en revanche, rien ne me réjouissait plus qu’un commentaire laissé suite à un billet publié des mois, voire des années auparavant). C’est une réalité. Et ainsi, trop souvent, par facilité, la course aux commentaires se traduit par une course aux nouveautés, facilité et encouragée par les politiques promotionnelles des éditeurs.

    Parce que les principaux fautifs dans cette histoire sont les services communication des éditeurs qui utilisent très mal les blogs et les réseaux sociaux. Par très mal, lire : de façon primaire, voire « bourrine ». Et tant qu’ils ne troqueront pas leur vison mercantile/publicitaire du web par une vision éditoriale, plus qualitative (mais moins immédiatement rentable), il y a peu de chance que les choses évoluent dans le bon sens.
    Il n’y a qu’à analyser rapidement les posts des éditeurs sur FB par exemple : annonce de sortie, concours pour gagner des nouveautés, raccrochage (plus ou moins subtil et bienvenu) d’un fait d’actu à une de leurs parutions actuelles ou passées, sans parler des questions bateau du type « Avec quel livre allez-vous passer le week-end ? »… Il existe tant de moyens plus subtils et qualitatifs de fidéliser les lecteurs qui sont, d’ailleurs, dans leur majorité, friands de contenu éditorial « désintéressé ». Comment les en persuader et leur faire adopter une attitude plus « ouverte » est d’ailleurs un de mes sujets de réflexion professionnels du moment…

    Pour finir (et là, vous avez le droit de pousser un gros ouf de soulagement !), j’ajouterai que plus encore que l’uniformisation du contenu, c’est l’uniformisation des avis que je déplore le plus. Moi qui peine à dépasser les 3 coups de cœur à l’année, je ne peux m’empêcher de trouver suspect le dithyrambe et l’enthousiasme intégral, le coup de cœur à tout bout de champ, le positif à tout prix, le manque de mise en perspective, le « politiquement correct » qui conduit au consensus mou et au nivellement de l’ensemble de la production littéraire.
    La bonne nouvelle, c’est qu’il reste suffisamment de blogs qui gardent leur originalité, leur ton, leur personnalité… (nombreux sont ceux qui ont commenté ici) et c’est ce qui fait tout le plaisir de visiter ces endroits précieux où on parle de livre en toute sincérité.

    1. Je ne peux que te remercier de développer ici ton avis. Et de commencer par rappeler que je n’impose ni ne reproche rien : ce billet est un constat, comme un état des lieux. Et ce que je constate grâce aux commentaires, c’est que les blogueurs (et ex-blogueurs !) ont à dire sur le sujet.
      Globalement il me semble que chacun est d’accord avec ce constat, les autres n’ont pas compris ou font semblant de. Je crois qu’au final, nous allons scalper toutes les attachées de presse qui passent à notre portée 😀 En fait, elles font très bien leur travail et sont souvent charmantes. Moi-même me réjouis de parfois recevoir un roman tout frais sorti. Il me semble que c’est au blogueur à ne pas se perdre : c’est bien de se gaver du chocolat qu’on aime mais un jour, on ne se reconnaître plus dans le miroir…

  7. Voilà un article qui incite à réagir ! Je partage ton billet et les réactions à celui-ci. J’ai beaucoup moins de recul que toi car nous écrivons des chroniques depuis 2 ans seulement, et je suis d’autres blogs depuis encore moins de temps. Je partage ton avis sur la surreprésentation des dernières parutions. Les éditeurs ont trouvé un moyen de faire parler des livres en envoyant des services presse aux blogueurs. Au début, je trouvais ça intéressant de lire plusieurs chroniques sur le même livre ; chacun a une façon bien à lui de parler des livres et j’aime ces différences de sensibilité. Avec le temps, je regrette que l’on retrouve en effet souvent les mêmes titres alors qu’il y a tant de perles à découvrir. Pourquoi ne pas laisser davantage le temps faire son oeuvre et mettre plus en avant des classiques oubliés ou, comme tu le mentionnes, des livres de maisons d’édition différentes. Quand j’étais jury du Prix Orange, j’ai chroniqué plus de nouveautés qu’à l’accoutumée, et j’ai été surpris par le nombre de visites sur le blog qui était nettement plus important que pour les autres livres ; quoi qu’il en soit, je préfère parler de La saga des émigrants, de Moberg, ou de La saga de Youza, de Baltouchis, plutôt que des dernières parutions. Encore merci pour cette chronique et pour ton blog qui permet de découvrir d’autres auteurs (je pense à Lettre au dernier grand pinguin, que j’ai noté pour une prochaine lecture) !

    1. Merci à toi et à Eva pour vos choix si originaux.
      Le dernier grand pingouin est une nouveauté, je le reprécise pour insister sur le fait que je n’ai rien contre la nouveauté ni contre la rentrée littéraire à laquelle je participe avec très grand plaisir. C’est juste que mes choix sont différents des autres à je pense environ 80%. Avec plus de 600 livres qui sortent, on a de quoi faire pour aller voir ailleurs…

  8. Je te rejoins sur de nombreux points… Il est vrai que ma manière de lire et de choisir mes lectures a changé depuis le blog. Je pioche des idées tous azimuts, je suis des blogs et leurs conseils, lis parfois, souvent des nouveautés parce qu’elles me font de l’oeil, continue de lire avec avidité de la littérature jeunesse, des albums et de la BD parce que j’aime ça, sors de plus en plus souvent de ma zone de confort pour mes confronter à des titres que je n’aurais sûrement jamais lu… C’est ce que j’aime sur les blogs justement. Cette diversité. Ce qui n’empêche pas non plus l’uniformisation. Je ne sais pas si j’y participe mais je blogue comme je le sens et je compte ben continuer 😉

    1. Ton blog est l’un des rares que je suis où la littérature jeunesse prévaut. Je serais donc bien incapable de dire si tu chroniques en ce domaine des titres phares ou des originalités de toi seule connues. En tout cas, je me sens bien chez toi et c’est le principal pour moi 😉

  9. J’y vais de mon petit commentaire, je suis assez d’accord avec toi, sans jugement non plus, chacun lit et chronique ce qu’il veut. J’avoue une préférence pour tout ce qui est moins connu, même s’il m’arrive de lire et chroniquer des romans dont on parle beaucoup (j’ai beaucoup aimé Police). Je reçois pas mal de SP, mais j’emprunte également à la bibliothèque et j’achète des livres -surtout poche. Lorsque je choisis des SP, je refuse quasi systématiquement les écrivains les plus connus sauf certains. Je trouve que mon blog me ressemble plutôt pas mal, un peu à la marge mais point trop, juste ce qu’il faut de décalage pour rester fréquentable. Je regarde de temps en temps quelques blogs, une vingtaine à peu près, mais ne suis pas très régulier ni fréquent, je n’ai pas de programme qui m’annonce tel ou tel nouvel article, je visite au hasard, le jour où ça me prend…

    1. J’espérais bien que tu allais laisser un commentaire pour que je puisse te dire à quel point ton blog est l’un de ceux qui me paraissent originaux, « juste ce qu’il faut de décalage pour rester fréquentable » en effet. A l’évidence, tu n’écoutes pas les modes ni les classement et depuis toutes ces années, tu suis ton bonhomme de chemin. J’ai découvert avec toi des éditeurs et si tu reçois des SP, ce ne sont certainement pas les mêmes que tout le monde.
      Merci pour ton ton, ton naturel et ton exigence et pour tes commentaires ici de temps en temps.

  10. Bon, du coup, je ne sais pas si je vais publier ma note sur « Petit pays », moi … Mais sans doute que oui, car je fais parti des « obscurs » qui ne sont jamais contacté par aucune maison d’édition (il fut un temps lointain où je le regrettait, quelle nouille je fus !), et comme je ne lis pas les notes publiées sur les livres que je sais que je vais lire, je suis presque fraîche de la plume ^-^

    1. C’est pas mal aussi de vivre sur la planète Mars : on est tranquille, pas dérangé et on ne risque pas l’overdose 🙂 Jamais je ne soupçonnerai chez toi le moindre copinage éditorial et ton blog restera à tout jamais dans ma liste.

      1. La planète Mars est ma maison, t’as raison ! merci pour ta fidélité à mon blog obscur et sans aucun copinage éditorial, ça c’est sûr …. Vu que j’achète tous mes bouquins ( d’ailleurs si jamais un éditeur aussi obscur que moi avais des livres en trop, je ne suis pas contre, mais chut mon mari et mes enfants ne doivent pas le savoir, il parait que les livres prennent de la place, et comme on vient de construire une extension de la maison, ils craignent le pire …) ! En plus, sur « Petit pays », je ne suis pas certaine de me faire de la pub ! Et j’ai failli arriver en retard au boulot parce que je voulais lire tous les commentaires, tu as beau dire, c’est un boulot, blogueuse …

  11. Bonsoir Sandrine, je trouve ton billet intéressant. En parlant des « petits » éditeurs, une des librairies que je fréquente près de chez moi, les a mis à l’honneur en vitrine. J’avoue qu’en ce qui me concerne je ne fais pas attention aux éditeurs mais aux écrivains : je suis fidèle à certains. Sinon, je suis « blacklisté » chez Babelio, je ne reçois aucun service de presse sauf les trois fois où j’ai été membre du jury du prix Fnac (d’ailleurs, je n’ai pas dit du bien de certains). J’achète (je me ruine avec volupté) et j’emprunte les livres que je lis et donc c’est pourquoi, je me sens libre d’en dire du bien ou du mal. Bonne soirée. PS : j’attends toujours ton billet sur James Salter « Et rien d’autre » que je t’avais envoyé.

  12. Bon, beaucoup a été déjà dit, je ne vais pas me répandre … Je me contente de préciser que je viens de relayer ton article sur mon petit blog .
    Je ne fréquente pas Babelio, structure obèse et trop « fourre tout » , en revanche j’aime assez « onlalu » , connais tu ?
    Et je finirai par une petite pique , en disant que la blogo c’est quand même un peu le bal des faux culs , tout le monde jurant ses grands dieux qu’il est d’accord avec toi, bien sûr…
    J’avoue que personnellement je suis assez travaillée ces derniers temps par cette question : pourquoi lit on ce qu’on lit , et pas autre chose . Pour ma part la réponse est que 1/achetant tous mes livres je ne m’autorise pas bcp de « prise de risque  » avec des titres et/ ou éditeurs peu connus (et je commence à me le reprocher cependant )
    2/ la « réclame  » , comme on disait quand j’étais môme ,nous atteint plus qu’on ne veut le reconnaître …ça me rend dingue mais je fais partie du lot ! Grrr

    1. Merci Mior pour le relai et ce com’.
      Je ne vais pas te dire que je suis contente que les gens pensent comme moi, parce que je ne veux pas créer une secte et parce que j’ai bien conscience que ceux qui ne sont pas d’accord ne s’expriment pas forcément ici.
      Par contre, si je permets aux gens d’enclencher une réflexion sur leurs pratiques, ça me fait bien plaisir. C’est devenu tellement courant de recevoir des services de presse quand on est blogueur. J’en connais même qui les attendent pour lire un livre et qui ne le lisent pas s’ils ne le reçoivent pas. Certains se sentent « offensés » de ne pas recevoir tel ou tel livre. C’est en fait une grande liberté et gage d’originalité.
      Comme toi, je m’interroge sur ce que je lis, pourquoi, et comment les livres arrivent jusqu’à moi. Je m’estime prévenue contre à peu près tous les pièges du marketing et de la publicité, et pourtant… Être membre de la grande communauté du net, c’est être une cible, parfois consentante. Alors pas de vaste communauté de lecteurs pour moi (je ne pratique pas non plus « on a lu »), mais tellement de blogs et d’émissions littéraires…

  13. J’arrive bien après la bataille mais je te remercie à mon tour pour cet article qui pose des chiffres intéressants sur une réalité que l’on perçoit tous de manière empirique…
    Moi qui m’y prends certainement très mal (jamais reçu de SP à ce jour, même s’il m’est arrivé grâce à des copains d’avoir un livre en mains avant sa sortie), je partage la frustration de beaucoup face aux billets consacrés à des livres obscurs qui font dix fois moins de vues que ceux consacrés aux « best-sellers » (je mets des guillemets car c’est rarement mon domaine d’investigation)… Mais bon, disons que ça fait partie des règles du jeu et qu’il faut savoir faire des compromis sans pour autant perdre son identité.

    Ce que je trouve dommageable, et qui me semble prendre de l’ampleur, c’est la tiédeur de beaucoup face à des livres très en vue. Sur Chanson douce (puisqu’il est en tête sur babelio), au-delà de quelques avis réellement enthousiastes (et sincères), j’ai lu beaucoup de billets qui me semblaient peu inspirés, qui avaient l’air d’être le cul entre deux chaises, qui semblaient garder leurs bémols pour eux. Sans dire qu’il faut absolument être critique (je ne comprends pas le choix de certains de ne parler que de livres qu’ils aiment, mais je le respecte), moi j’aime bien qu’on examine un livre dans son ensemble, qu’on n’élude pas ce qu’il peut avoir de défauts… Et j’ai d’ailleurs plutôt aimé Chanson douce, qui est à mon avis un Goncourt honorable, mais lui ai trouvé un certain nombre de points faibles. Je trouve que c’est le pire aspect de cette uniformisation : même pour un livre moyennement apprécié, certains ne parlent plus que des qualités et balayent le reste sous le tapis. Comment se faire un avis alors ?
    Bref, comme toi j’ai encore une longue liste de blogs qui ne font pas ce genre de concessions (conscientes ou non), et tant que ça dure, ça me va !

    1. Pour revenir sur les livres qui semblent toujours appréciés : pour ma part, je classe mes chroniques de livres dans des catégories « à lire », « à lire absolument », « à discuter »…etc.) et de loin la catégorie la plus utilisée est « à lire ». Ce qui peut donner l’impression que j’aime tout ce que je lis. C’est dû au fait que je choisis mes lectures (très peu de SP ici) et que donc, je choisis des livres qui je l’espère vont me plaire. Y compris au moment de la rentrée littéraire. Et comme je me connais bien maintenant, je tombe souvent juste 😉

  14. Réflexion passionnante, et une des raisons (nombreuses) qui m’avait poussé à me retirer… Je trouve comme toi que la blogo est moins, comme dire, effervescente ? Mais je ne vais pas commencer à tout critiquer à peine revenue…
    Pour ce come back, je choisis de rester avant tout libre ! Je revendique de lire ce qui me plait, quand cela me plait. Vieux nanars de ma PAL, nouveauté si elle croise mon chemin (je me suis auto-interdit d’acheter un seul livre pour moi tant que cette fichue PAL n’a pas descendu… j’ai encore 10 cartons non déballés dans ma nouvelle maison… c’est du grand n’importe quoi !!!), prix littéraire ou cucuterie, livre sérieux ou un roman bien dégoulinant de mon ado de fille… bref, tout y passera selon mes envies, mais pas selon les modes ou les sorties littéraires. D’ailleurs, depuis 2 ans, je suis infichue de dire quel prix a été attribué à quel roman… et je ne m’en porte pas plus mal !
    Bref, de tout coeur avec toi pour sortir des sentiers battus !

  15. Je n’oublie pas que c’est grâce à toi et ton challenge que j’ai lancé mon blog et découvert tant d’auteurs que je n’aurais peut-être pas lus sans cela. Je fais partie de la catégorie des lecteurs qui se font plaisir avant tout, d’oû la douce folie de trouver un auteur peu connu à la suite du dernier sorti chez Alain Michel ! Cependant je rejoins le commentaire de L’Irrégulière et tous les petits auteurs réunionnais, malgaches, que j’ai chroniqués lorsque je vivais là-bas n’ont pas attirés ou retenu l’attention comme je l’aurais souhaité. Aujourd’hui je peux dire « qu’importe », mon blog est juste une vitrine de mon univers, c’est aussi cela la blogo , une floraison de petits univers ! Ton billet m’a toutefois fait réfléchir et, si mon budget me le permet, je suivrai une maison d’édition par mois sur ton blog 😉

    1. Je te comprend Nath : même si on ne cherche pas à être un influenceur, c’est toujours décevant de constater qu’un livre, un auteur qu’on aime et qu’on a envie de faire connaître ne remportent pas assez d’échos. Mais l’avantage avec le net c’est que ces billets restent et seront longtemps consultables. Et petit à petit, ils créent une identité spécifique, la nôtre, qui n’est pas celle des blogs qui ne donnent que dans la nouveauté et le best seller, c’est à dire ces blogs reproductibles et reproduits en de nombreux exemplaires 😉

  16. Très beau billet. Très juste aussi. En tant que blogueur, ce n’est pas évident d’être lu quand on ne lit pas ce que tout le monde lit, pas évident non plus de se démarquer quand on écrit comme on parle. En tant que lecteur, on finit aussi par se laisser influencer par les innombrables articles sur tel ou tel bouquin (oups, j’ai aimé Bojangles…). Cela dit, ce blogs ont le mérite de me faire découvrir (pas toujours pour mon plus grand bonheur, je l’avoue) les auteurs du moment que je ne connaissais pas. Ou même les super populaires que je méprisais (snobisme quand tu nous tiens…). J’ai pu rattraper mon immense retard en chick lit, en Marc Lévy et en prix littéraires. Pfiou, ça défrise un peu parfois mais je suis devenue curieuse alors j’assume. J’essaie de varier un peu les plaisirs quand même et je tente tout de même de partager mes valeurs sûres. Sait-on jamais…

    1. Bonjour Julie et bienvenue. C’est vrai qu’avoir un ton différent n’est pas garant de succès, comme toutes les différences. Mais au moins, c’est une personnalité. Moi, j’ai du mal avec les blogs ou sites qui s’adressent directement à moi à la deuxième personne du singulier, ça me fait bizarre et ça ne m’interpelle pas justement. Il y en a beaucoup dans la sphère hispanophone. Mais bien sûr, l’important est ce qui est dit plutôt que comment ça l’est.

  17. Bonjour,
    Je découvre votre blog à travers ce billet d’humeur qui m’a fait sourire car lectrice de longue date j’ai souvent papillonné de blog en blog à l’affut de recommandations littéraires, et j’ai fini par m’en lasser pour tout un tas de raisons qui rejoignent en partie ce que vous indiquez, mais également parce que les goûts et les styles changeant selon les saisons, les mois, les années, nos aspirations profondes ou nos changements de vie, je surfe beaucoup sur des sources très variées, allant du libraire au bouche à oreille, de l’envie de roman ou d’essais plus sociétaux, du religieux au polar.
    Autant de thématiques que j’ai eu envie à mon tour de partager, à travers un fil conducteur qui est celui de comment apprendre à vivre le temps présent. Je ne parle donc que de sujets qui me parlent, m’interpellent, poussent à la réflexion, et essaient de sortir (en toute modestie) des sentiers battus. Je vais prendre le temps de balayer votre site, en attendant je vous remercie de vos partages.

    1. Bonjour et merci pour ce commentaire. Je crois que quand on lit de tout, qu’on est un lecteur / une lectrice éclectique, c’est encore plus difficile d’être reconnaissable et d’avoir un blog avec une vraie personnalité identifiable. Les gens ne savent pas à l’avance ce qu’ils vont trouver sur le blog. Ca peut être pris comme une qualité, mais souvent je crois que ça ne l’est pas. Les blogs consacrés au roman noir ont leurs fidèles, ils se lisent entre eux, se rassurent. J’ai un blog uniquement consacré aux littératures de l’Imaginaire, plus vieux que celui-là et je peux affirmer que je m’ennuierais dur comme fer si je n’avais que celui-là : quelle tristesse de lire toujours le même genre (même si on l’aime beaucoup) !
      Je crois que l’important au final, c’st de faire ce qu’on aime, sans se soucier des lecteurs, mais c’est vrai que c’est difficile si on a envie d’avoir des échanges avec les autres (c’est souvent pour ça qu’on ouvre un blog) : parler dans le désert, c’est bon pour les saints et les prophètes 🙂

  18. Je suis d’accord avec toi ! Je viens de dire, pas plus tard qu’hier à une blogueuse (que j’apprécie par ailleurs)et qui est en train de lire DEJA prochaine rentrée littéraire pour une grande enseigne de produits culturels que ce sera sans doute les livres que l’on verra partout, au détriment des autres qui font tomber dans les limbes, non pas parce qu’ils ne sont pas bons, mais parce qu’ils ne sont pas vus…

    1. Chère Maeve, je publierai lundi une belle liste de titres de la rentrée littéraire des éditeurs indépendants : j’espère qu’elle sera tentante, en tout cas, il y a dedans de quoi largement concurrencer les grandes maisons. Il faut maintenant travailler à leur visibilité….

  19. J’arrive après la bataille…mais je me suis inscrite à la newsletter il y a peu…et je visite la maison en furetant jusqu’au grenier au gré de mes envies…
    En tous les cas j’aime vraiment votre blog qui me fait découvrir des univers différents de ceux valorisés par les médias, et certaines librairies.
    Je voulais intervenir pour vous dire:
    Qui peut se procurer les nouveautés de la rentrée littéraire? On ne m’envoie pas gratuitement des livres récents…Je ne suis pas blogueuse, journaliste…Alors je vais en bibliothèque et j’échange avec des amis des livres. Le réel des lecteurs de base ce n’est pas un budget illimité pour acheter plusieurs livres à 20 euros pièce à chaque rentrée…Je n’achète neuf que des livres de poche, et je fais « tourner » avec mon entourage. Puis je fonce à la bibliothèque , et parfois je trouve 4 à 5 mois plus tard les « ex-nouveautés »…J’ai crée deux clubs de lecture (un chez moi, l’autre au boulot)…et croyez moi les lecteurs sont comme moi. Et on ne meurt pas de honte parcequ’on n’a pas lu le dernier Joel DICKER ou Foenkinos…
    Belles lectures à tous.

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