Quand le lecteur rencontre Jules, quinze ans, celui-ci vient de sortir du coma. Tout vacille autour de lui, il parle à peine et surtout n’entend plus. Il apprend que sa surdité est irrémédiable, qu’il va devoir vivre avec. Il n’a pas le temps de se lamenter sur son sort que ses parents, et bientôt la police, l’interrogent sur les conditions de son accident. C’est que Jules avait pris de la drogue, de l’ecstasy de mauvaise qualité, qui l’a fait tomber dans le coma l’oreille collée à l’enceinte qui diffusait de la musique à fond au cours d’une rave. Que faisait-il à cette fête illégale ? Qui lui a vendu la drogue ? Ses copains Alf et Faouzi étaient-ils avec lui ?
Le jeune Jules ne veut pas trahir ses amis en révélant que c’est un ami du frère d’Alf qui lui a vendu la drogue. Ses parents essaient maladroitement de lui faire comprendre que cette drogue et les gens qui la vendent sont dangereux, qu’il peut y avoir d’autres victimes, il s’en tient au mensonge tissé avec ses amis. Qu’il sert aussi à la police. Mais il se confie peu à peu à un infirmier.
Silence n’est pas un de ces romans mettant en scène un adolescent plus malin que tout un service de police. C’est autour du jeune homme que se concentre le récit, sur la notion de responsabilité, de culpabilité, sur les liens d’amitié à l’adolescence qui semblent si importants et disparaissent pourtant au moindre problème. Sur le comportement des garçons, de ces adolescents prêts à beaucoup de choses pour impressionner une fille. Prêt à se droguer pour avoir l’air d’un dur.
On s’intéresse plus à l’évolution psychologique de Jules, à ses doutes qu’à l’enquête de police dont on devine assez facilement la fin, même si les enquêteurs sont plutôt bien campés. Comme tout le monde, il mesure les conséquences de ses actes une fois qu’il est trop tard. La drogue et le handicap sont abordés sans détours ni facilité. Benoît Séverac ne fait pas de Jules un portrait accablant, mais il ne le dédouane pas non plus de ses responsabilités. Il mise sur le réalisme des situations et du langage (sans tomber dans le trop familier), ce qui évite le discours moralisateur. La surdité de Jules est bien assez explicite.
Silence
Benoît Séverac
Syros (Rat Noir), 2011
ISBN : 978-2-74-851142-0 – 149 pages – 11.90 €
Même si la fin est prévisible, ce roman possède beaucoup de qualités !
Tout à fait, le côté enquête n’est pas le plus important.
Un roman ado très sympa si j’ai bien compris. Le genre de référence qui peut toujours servir un jour ou l’autre…
Intéressant en tout cas.
Un roman ado qui aborde ce thème est forcément une bonne chose…
Oui, surtout qu’il ne tombe pas dans le préchi précha qui, j’imagine, ferait fuir les lecteurs.
Il me semble bien intéressant ce livre. Je note !
Je suis curieuse de ton avis.
Tentant. Intéressant aussi certainement, du côté psychologique. Je ne connaissais pas du tout.
Cet auteur est une découverte pour moi aussi.
Pour le thème de la surdité et du handicap, il me tente bien, celui-là.
Ce n’est pas le thème principal mais c’est intéressant out de même, original.
Un roman ado intéressant.
oui, il y en a 🙂
je le mets de côté pour l’instant, pas trop tentée par le thème
J’avais bcp aimé ce roman. Très intéressant à lire et à faire lire aux ados !!!