Hollow City débute exactement où Miss Peregrine et les enfants particuliers s’achevait : l’île galloise qui accueillait les enfants et leur ombrune a été attaquée par les Estres. Ils doivent fuir mais miss Peregrine ne leur est d’aucune aide puisqu’elle a été changée en oiseau. C’est à bord de trois frêles embarcations que Jacob et ses neufs camarades parviennent sur le continent.
Grâce à son don pour voir et sentir la présence des Creux, Jacob sait qu’ils doivent vite se cacher. Ils doivent aussi trouver miss Wren, la seule ombrune encore en liberté et susceptible d’aider miss Peregrine à retrouver son aspect naturel. Ils parviennent à trouver une boucle temporelle, celle de la ménagerie de miss Wren où quelques animaux au moins aussi étranges qu’eux leur apprennent qu’elle est partie à Londres libérer les ombrunes prisonnières.
Les enfants décident de partir à sa recherche avec leur oiseau. Or, nous sommes en 1940 : la capitale britannique est bombardée et les Estres se font passer pour des soldats. Leur quête est semée d’embûches mais aussi de nouveaux alliés qui se révèlent sous forme de particuliers. Car les êtres humains différents sont de tout temps et font preuve de capacités toujours plus étonnantes, souvent très utiles.
On retrouve dans Hollow City l’atmosphère d’étrangeté qui régnait dans la première partie de cette série si originale de Ransom Riggs. Le malaise plane toujours un peu, non lié à la narration elle-même car on peut se faire assez facilement aux particularités des enfants, mais aux photos qui accompagnent le livre (d’une facture aussi élégante et soignée que le premier tome). Comme l’auteur prend soin de le répéter, elles sont réelles. Non qu’elles représentent des particularités qui ont effectivement existé, mais ce sont de vraies photographies anciennes, trafiquées d’époque avec les moyens du bord, et elles sont troublantes.
A la lecture, il paraît évident que Ransom Riggs a créé certains personnages et certains lieux pour coller à une photo (et non l’inverse), ce qui renforce terriblement l’effet de réel. Dans un ouvrage non encore traduit en français, Talking Pictures : Images and Messages Rescued From the Past, il livre quelques-unes de ses photos et explique sa passion pour ces traces du passé qui sont autant de messages, de signes peut-être…
Aucun doute que Tim Burton va nous faire un superbe film avec cette histoire-là…
Ransom Riggs sur Tête de lecture
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Hollow City (Hollow City, 2014), Ransom Riggs traduit de l’anglais (américain) par Sidonie Van den Dries, Bayard Jeunesse, juin 2014, 509 pages, 16.90€