Les Godillots sont toujours en guerre et ça, c’est carrément une bonne nouvelle ! Avec Le Vol du Goéland, Olier et Marko prennent de la hauteur en choisissant un as de l’aviation, un de ceux qui accumulèrent les victoires pendant la Grande Guerre dans les conditions les plus périlleuses.
Il s’appelle François d’Esterrat et c’est en juillet 1918 que sa route croise celle du 435e Régiment d’Infanterie. Palette et Le Bourhis sont de corvée de banquet à l’occasion d’une conférence de presse du mythique pilote qui prévoit de passer entre les jambes de la tour Eiffel avec Sarah Bernhardt à son bord. Bichette est aux anges, il a toujours admiré d’Esterrat et son célèbre appareil le « Goéland ».
Seulement voilà, les stars d’hier comme d’aujourd’hui, mieux vaut ne pas s’en approcher sous peine d’être déçu par la réalité. C’est que le courageux pilote est un caractériel, soupe-au-lait et mégalomane. C’est à se demander s’il abat les avions ennemis pour la patrie ou pour accumuler une victoire de plus et être le meilleur.
C’est bien malgré lui que Bichette se retrouve à bord du Goéland, en lieu et place du mécanicien, alors que le sanguin d’Esterrat s’envole pour une démonstration de bravoure : loopings au-dessus des lignes alliées puis provocations jusque dans le camp allemand. L’avion est touché : comment vont-ils s’en sortir ?
Troisième tome pour la série BD les Godillots (qui compte aussi un roman jeunesse) et toujours le même esprit, la même originalité et une bonne dose d’humanité et de rocambolesque. Comme Fred Bernard et Emile Bravo dans On nous a coupé les ailes, Olier et Marko rappellent avec humour au lecteur, jeune ou moins jeune, le rôle clé de l’aviation pendant la Grande Guerre. On sait gré aux auteurs d’avoir choisi un pilote atypique, pas aimable pour un rond plutôt qu’un héros charismatique. D’autres le sont bien sûr, comme l’intrépide journaliste Marie Pivain. L’humour est toujours présent, grâce en partie au singe vert Salopiot ici secondé par Sosthène le goéland. Le ton est plus léger car en ce mois de juillet 1918, la France célèbre ses victoires.
Je ne me lasse pas du formidable dessin de Marko qui donne son ton si particulier à cette série : la luminosité, la précision du détail, l’expressivité des visages, tout concourt à la réussite de ce troisième volume qui joue aussi sur le mystère. On ne peut que regretter qu’il soit trop court, on passerait volontiers plus de temps avec les sympathiques compères. Heureusement, bien que l’épisode se situe en juillet 1918, la fin laisse augurer d’une suite… J’en veux encore des Godillots !
Les Godillots et la thématique Première Guerre mondiale sur Tête de lecture
Le Vol du Goéland
Olier (scénario) & Marko (dessin)
Bamboo, 2014
ISBN : 978-2-8189-2550-8 – 56 pages – 13.90 €
Oh, je ne connais pas, et voilà qui pourrait plaire à mes élèves. Je note tout de suite (super, il y a les deux premiers exemplaires à ma bibliothèque).
Si ça se trouve, tes élèves connaissent 😉