La face cachée de nos assiettes de L214

L’association L214La face cachée de nos assiettes a dix ans. Malgré son nom énigmatique, beaucoup de gens savent pour quoi elle milite. C’est que nous sommes nombreux à être choqués par les vidéos tournées par ces défenseurs de la cause animale. Avant L214 on pouvait dire « on ne savait pas », aujourd’hui, plus question de prétendre qu’on ignore comment les animaux sont traités par les éleveurs, dans les abattoirs. La face cachée de nos assiettes raconte dix ans de combat.

Vous le savez et pourtant, vous continuez à manger de la viande. Je ne suis pas militante, au sens où je ne donne de leçons à personne ni ne condamne qui que ce soit. En matière de végétarisme (comme de zéro déchet), je crois aux vertus de l’exemple. Tout le monde sait que les animaux élevés dans l’industrie agro-alimentaire passent leur vie à souffrir et qu’ils sont assassinés sans aucun égard. Tout ça pour le PLAISIR de manger de la viande : vous aimez le poulet, le steak haché ? Pourquoi vous en priver ? Si vous ne le savez pas, je n’ai rien à dire.

Nombreux sont ceux qui sont sur la défensive quand on parle de végétarisme, beaucoup commencent par se défendre d’une façon ou d’une autre. Il y a à l’évidence culpabilité, plus ou moins consciente. Il est intéressant de voir à travers ce livre comment le marketing agro-alimentaire s’emploie à l’étouffer, à coup de millions d’euros et de mensonges. L214 le sait très bien car l’association expérimente chaque jour la pression du lobbying du secteur.

Le groupe Charal, à lui seul, a dépensé 17 millions d’euros en publicité en 2013 – dernière année où il a publié ses comptes. Ce n’est rien, comparé à McDonald’s (233 millions en 2016 !) ou Nestlé (178 millions). Plus gênant peut-être, Interbev [Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes] dépense chaque année quelque 30 millions d’euros en publicités diverses. […] Il est subventionné par l’État et l’Union européenne, pour plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année, et il collecte des « cotisations interprofessionnelles étendues », qui n’ont rien de volontaires […] : on se retrouve en fait face à un organisme parapublic qui dépense des dizaines de millions d’euros pour influencer les comportements des consommateurs…

… pour nous faire croire qu’il est normal de manger des cadavres, voire vital, que les animaux d’élevage sont bien traités, merci, car les éleveurs aiment leurs bêtes et que le veau ou l’agneau que vous aimez voir gambader dans les champs ou que vous prendriez dans vos bras n’ont rien à voir avec votre gigot ou votre escalope.

Et que penser de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), organisme scientifique reconnu et réputé pour son sérieux qui affirme que le gavage ne fait pas souffrir les oies ? Vous trouvez ça bizarre vous aussi ? Vous comprendrez mieux en sachant que l’Inra est en partie financé par le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) : on ne dit pas de mal de celui qui tient les cordons de la bourse…

Il faut de la conviction et de la ténacité pour continuer à agir alors que des lois existent et qu’elles ne sont ni appliquées ni respectées. Que les gouvernements, quels qu’ils soient, privilégient les puissants groupes industriels et leurs mensonges plutôt que la vie du milliard d’animaux abattus chaque année en France pour le plaisir des carnivores.

Il n’y a rien dans La face cachée de nos assiettes que l’on ne connaisse déjà. Ayant lu L124, une voix pour les animaux de Jean-Baptiste Del Amo, je connaissais l’histoire de l’association et la suivant sur son site, je connais ses actions, ses vidéos et les procès dans lesquels elle est partie prenante. Il m’a semblé pourtant nécessaire de lire cet ouvrage, pour en parler et pour les soutenir. Pour dire encore et encore que l’association L214 et ceux qui la soutiennent ne sont ni des utopistes ni des fanatiques, ni même des donneurs de leçons.  Ce sont des gens qui se préoccupent d’autre chose que d’eux-mêmes, des hommes et des femmes réalistes et des citoyens impliqués : choisir de ne plus manger de viande, c’est même avoir puissamment conscience de l’état du monde dans lequel on vit et choisir de ne pas attendre que les autres trouvent une solution.

On apprend dans La face cachée de nos assiettes que L214 c’est aussi la filature de bétaillères jusqu’en Turquie pour rendre compte du transport des animaux d’élevage ; l’inspection puis l’aide d’abattoirs en Afrique ; la formation de gendarmes sur le bien être animal ; des missions pédagogiques en établissements scolaires (quand le lobby de la viande ne parvient pas à interdire leurs interventions…).

Depuis dix ans, L214 a fait bouger les choses par sa volonté et ses actions. Vous pouvez soutenir l’association financièrement ou pratiquement.

A lire : bibliographie sur la condition animale.

L214 et Eyes on Animals
Robert Laffont, 2019
ISBN : 9782221218884 – 228 page – 20 €

6 commentaires sur “La face cachée de nos assiettes de L214

  1. Ils sont souvent dans la rue le samedi et on ne peut pas les ignorer ! Ils font un travail nécessaire avec beaucoup de courage quand on sait les mastodontes qu’ils ont en face d’eux.

  2. il est bien de dénoncer cette maltraitance et de faire en sorte que cela change. Mais je vis dans une région où des éleveurs se battent pour que leur animaux soient traités avec bienveillance . Il ne faudrait pas mélanger ces »petits » éleveurs avec l’industrie.

  3. Plasticienne engagée, j’ai réalisé une série de dessins intitulée « Pouvoir d’achat » et saluée par L. 214. Absurdité et cynisme des mots utilisés pour l’étiquetage des barquettes de viandes. S’il fallait encore un argument. Cette série de dessins aux crayons de couleur reprend mot pour mot les étiquettes des communicants de l’agroalimentaire. Affligeant comment les slogans font avaler n’importe quoi …

    A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/dessein.html
    âme sensible s’abstenir …

  4. tu n’es pas militante? ^^ un petit peu quand même… ^^ Je mange de la viande, de façon modérée et réfléchie, je ne sais pas si ça a un sens pour toi. Personnellement, je pense que la solution n’est pas dans le « sans viande » mais dans quelque chose de plus respectueux de la nature. Je rejoins Marie.

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