
Ce roman avait tout pour me plaire, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai choisi de le lire. Malheureusement, plus j’avançais dans ma lecture, plus je trouvais cette histoire extrêmement longue et maladroite.
Après le premier confinement du printemps 2020, deux jeunes gens qui ne se connaissent pas arrivent dans une ferme du Cotentin pour faire du woofing. C’est une pratique très sympathique qui met en relation des gens qui souhaitent apprendre et se rendre utiles et d’autres qui savent et ont besoin d’aide. Par exemple, vous allez sur un chantier de construction, vous êtes logé et nourri en échange de votre travail et vous apprenez des rudiments de maçonnerie ou d’électricité.
Dans le cas de David, le narrateur, et d’Iris, il s’agit d’une ferme. La situation est totalement incroyable, au sens où on n’y croit pas une minute. Les deux woofeurs n’ont pas du tout le profil de l’emploi tant ils sont égocentriques et individualistes. Alex, le fils de l’agriculteur est seul à la ferme car son père est parti avec sa mère soigner son cancer. David et Iris ne fichent pas grand-chose à part nettoyer les clapiers à lapins et compter les vaches. Boire et baiser sont par contre au programme quotidien car Iris est clairement une allumeuse qui tient les deux jeunes hommes chauds bouillants. Ce début est déjà un peu long, lassant je dirais…
Puis les vaches tombent malades, on s’inquiète un peu mais le roman tourne surtout autour d’Iris, star d’Instagram qui ouvre une chaîne Youtube et devient influenceuse. L’écervelée se mue en lanceuse d’alerte, uniquement par intérêt, histoire de faire des vues. On se prend des pages et des pages sur sa mentalité de merde avec un narrateur qui approuve et devient bientôt lui-même incontournable coach amoureux sur Internet. Mon intérêt fond comme neige au soleil. Tous ces jeunes gens hyper connectés et contents d’eux ne m’intéressent pas et me donneraient même envie de vomir.
Ça se réveille un peu quand les vaches meurent mystérieusement, que l’influenceuse se découvre une âme pseudo écolo pour faire grimper son audience. Il est question de terres rares, de contamination et de cancers. Mais rien n’est vraiment creusé et les personnages ne sont pas incarnés. En revanche ils sont insupportables. Le narrateur semble être le moins superficiel des trois, celui qui a compris quelque chose aux dangers du paraître, des écrans et du changement climatique mais quand les jeunes gens quittent la ferme pour s’installer dans un appartement à Cherbourg (comment peut-on croire une minute ce scénario ?), c’est lui qui conseille à Iris de faire de l’argent en faisant du dropshipping, une pratique de merde que Mr Mondialisation qualifie de cancer dans cet article. Il ne vaut pas mieux que les autres.
Alors à quoi s’accrocher pour continuer à lire ? Tom Connan imagine la progression du Covid jusqu’en décembre 2023. Nous sommes en mars et une grande partie de ce qu’il a imaginé n’est pas advenue, pas du tout. On peut certes imaginer quand on est écrivain mais à si courte échéance, c’est dangereux quand on tombe à côté de la plaque. Par ailleurs, le roman est plein d’épisodes inutiles, de micro événements racontés qui ne servent en rien à faire progresser l’histoire (sans parler d’intrigue, inexistante). Pourquoi ? Par goût du behaviorisme peut-être… ou bien pour donner à lire le vide de jeunes existences dépourvues d’intérêt ? La technique me lasse quand Bret Easton Ellis, le grand Bret Easton Ellis est aux commandes alors quand c’est le jeune Tom Connan, n’en parlons pas…
Pollution
Tom Connan
Albin Michel, 2022
ISBN : 978-2-226-46483-5 – 352 pages – 19,90 €
Ouille !
oui, c’est pas faux… mais ça n’est pas un bon livre…
Ca a l’air pénible !!
Oui. Je ne sais pas bien où l’auteur a voulu en venir, ou alors je suis trop vieille pour comprendre cette jeunesse-là…
Bon, je ne note rien, mais au moins, j’ai appris ce qu’était le dropshipping, pratique que je subodorais plus ou moins. (quand vraiment je dois commander un produit, je vais de préférence sur le site du fabriquant) (et en tout cas, pas en suivant des pubs sur Instagram).
Je clouerais bien au pilori tous ces gens qui n’ont aucun scrupule et sont prêts à tout pour faire de l’argent : ils me répugnent.
Je passe mon tour pour celui-là !
Je comprends 😉
Je note que prendre un appartement à Cherbourg constitue le sommet de l’invraisemblable. Bien, bien. (je blague, tu es bien courageuse d’aller au bout d’un livre si mauvais)
Oh la la, on me surveille, il faut que je fasse attention à la tournure de mes phrases 🙂 Sans blague, dans cette histoire, ces trois jeunes + la mère d’Alex qui s’enferment dans un appart après la ferme, ça n’a absolument aucune cohérence… Bon, ça marcherait aussi avec Tulle, Saint-Omer ou Eugénie-les-Bains…
J’avais lu la 4e de couverture en librairie et je ne ne me suis pas sentie très inspirée. A te lire, bien m’en a pris. C’est un peu facile en ce moment de surfer sur cette vague là, pandémie, écologie, retour à la terre etc … mais il n’y a pas des chefs d’oeuvre tous les jours.
Je l’ai choisi aussi en raison du jeune âge de l’auteur que je ne connaissais cependant pas. Après lecture, j’ai regardé des interviews : une tête bien pleine et un parcours atypique intéressant. Dommage que ce livre soit raté…
bon je laisse passer sans aucun regret !
On doit pouvoir trouver mieux sur le sujet…
J’ai adoré ce roman 🙂
Ah oui, à ce point ??!! Eh bien tant mieux, mais c’est pour moi un mystère… je vais voir si tu as écrit quelque chose à ce sujet.
Oui, j’ai fait un billet : https://la-petite-liste.blogspot.com/search/label/Pollution
En tout cas je me suis amusée à lire ton billet bien acerbe (et déçu). Je suis allée voir qui était cet auteur (et aussi drop phishing, comme j’achète mes trucs pas loin de chez moi et en direct…)
Comme tu sais, j’ai du mal à ne pas faire part de ma déception, surtout quand elle est grande…
La couverture est surprenante.
Oui, tout à fait !